Le Bucheron, poème Vendéen
LE BUCHERON,
poème de Félix Moreau
Un frisson court à travers les orges
Et les maïs
On entend chanter les rouge-gorges
Dans les taillis
L’ombre meurt , c’est de la lumière
Le gai réveil
Bûcheron ! ouvre donc ta chaumière
Au gai soleil
Lève toi , l’aube est déjà levée
Bûcheron prends ta grande cognée
Mon gars … !
Ce géant c’est toi qui vas l’abattre
Toi pauvre nain
A son pied tu vins souvent t’ébattre
Etant gamin
A son pied tu parlais à ta douce
Coeur frémissant
Aujourd’hui la sève t’éclabousse
Comme du sang
Entends-tu quand s’abat ta cognée
Entends-tu cette voix désolée
Mon gars
C’est la clameur immense et presque humaine
Du vieux chêne qui meurt
Bucheron quand sur l’arbre tu cognes
Sois sans remord
Il sera l’ami de nos besognes
Et de nos morts
Dans la glève ou sur la mer bourrue
Ou sur ton seuil
Il sera berceau, barque ou charrue
Ou bien cercueil
Bûcheron ! ramasse ta cognée
En chantant rejoins ta maisonnée
Mon gars
Dans le soir dors, sans révolte et sans haine
Le vieux chêne est mort
Felix Moreau,
Artiste vendéen, Treize-Septiers (85600)