Les Giboulées de Mars – Poème vendéen
Comme un joyeux canard se payant une ondée
Je navigue sans but au gré de mes sabots,
Dans les pacages verts de ma douce Vendée
Au souffle du printemps qui s’éveille en sursaut
Sur le bocage nu, tout s’étoffe et bourgeonne
Le gai soleil louvoie dans le bleu et le noir
Chassant la giboulée qui déverse et qui tonne
Et lessive l’hiver à grands coups d’arrosoir
Si les prunelliers noirs ont mis leurs robes blanches
Violette épinglée au revers du talus
Mon cœur a endossé son âme des dimanches
Primevères, coucous…! Soyez les bienvenus
Du vieux chêne qui borde un chemin de traverse
Sur la plus haute branche, va se loger Margot
De son globe épineux que la bourrasque berce
Dame pie courroucée m’interpelle en argot
Et je flane rêveur au gré des éléments
Dans les pacages verts de ma douce Vendée
Savourant les parfums de la rose des vents
Comme un joyeux canard se payant une ondée.
Félix Moreau – 15 décembre 1987 – Treize-Septiers (85600)