Les patates
Les patates
J’aime la pomme de terre
Mais pour vous convaincre définitivement de ses qualités
Je ne peux faire que la comparer à une femme
Charlotte Mona Lisa Belle de Fontenay
Et leur mode de cuisson
Mesdames, vous n’êtes pas des pommes de terre
et cependant,
Que vous soyez en robe de chambre ou en chemise
Sans pelure ou drapées de mousseline
Vous restez toujours Duchesses ou Dauphines
Parfois atteintes de vapeur, mais rarement soufflées
Vous gardez la ligne allumette, et la taille noisette
Vous êtes délicieuses à craquer
Tant que vous n’avez pas germé
Vous êtes délicieuses à craquer surtout dorées
Mais meilleures encore quand vous êtes sautées
Quand de vos maris j’épluche la conduite
Je découvre qu’avec vous ils ont la frite
Ils sortent sans pelure,même s’ils gèlent de froid
Pour eux même si vous n’êtes plus des primeurs
Vous demeurez d’éternelles nouvelles
Pour vous ils se laissent arracher les yeux
Friper la peau et meurtrir la chair
Sans vous ils sont dans la purée
Sans vous ils en ont gros sur la patate
Alors que de la société ils sont le gratin